6 aout

 

Troisième jour de trek. La journée terrible, celle que tout le monde craignait, est arrivée. Depuis le début, on en entendait parler : le passage du col de Tarkedit sera difficile, la journée sera longue, il faut bien gérer votre eau, vos forces… On a donc attaqué cette journée avec appréhension. Ca a démarré fort : lever avant le soleil, à 5h30. Rangement, démontage des tentes, petit déjeuner, on commence à avoir l’habitude. Départ 7h, et la montée commence. Très vite, les muletiers nous ont rattrapés et doublés. Surtout dans ces fortes montées, ils vont beaucoup plus vite que nous. On a continué à monter, doucement, à « notre rythme ». Le but étant de ne pas se presser mais de pouvoir arriver en haut sans crise cardiaque. Premier petit col, pause eau, fruits secs et photo de groupe. On peut apercevoir les muletiers, au loin, déjà bien haut. Il faut les suivre. La montée continue, longue et raide. On avance doucement mais sûrement. 10h30, on a beau chercher on ne peut plus monter ! On est arrivés en haut ! Altitude 3481 mètres d’après la montre-qui-dit-tout de Sandrine. En 3 heures, on est monté de près de 1000 mètres ! Le paysage était vraiment magnifique. On peut voir le mont M’Goun, deuxième sommet le plus haut du Maroc (lui, on l’attaque la prochaine fois). Les douceurs de David ont été bien accueillies. Du chocolat à cette altitude, paumés dans les montagnes, c’est la classe ! C’est bien beau de fêter la fin de la montée, mais il faut encore descendre. Et la descente, ce n’est pas se laisser glisser. Si la montée fait mal aux mollets, la descente, elle, fait mal aux pieds et aux cuisses. L’effort n’est pas le même, mais il est bien là. L’ambiance était joyeuse, après beaucoup de montée, une descente est toujours bonne pour le moral. En plus, c’était à notre tour de doubler des mules et muletiers (pas les nôtres, ils avaient trop d’avance).

Après tant de marche, on a tout de même fini par arriver, vers 13h. Affamés, on a voulu monter nos tentes sur-le-champs quand on a vu qu’il commençait à tomber quelques gouttes. Mieux vaut planter une tente sur un sol sec, pensions-nous. Le problème, c’est que les petites gouttes sont très (trop) vite devenues une grosse averse de grêle (oui, on vient en vacances au Maroc et on a une averse de grêle ha ha ha). Comme on n’est pas en sucre, on n’a pas fondu, et l’averse passée on a fini le montage des tentes, quelques peu détrempées. Seulement après, le repas nous a remis en forme, l’habituelle salade de pâtes et crudités, avec les sardines et le thon.

L’après-midi a été pluvieuse, et les esprits râleurs ont trouvé leur bonheur. Abrités sous la grande tente berbère, on a pu jouer aux cartes ou faire la sieste. Le soir, le ciel s’étant calmé, on a dansé avec les muletiers, autour du sage Mohamed toujours là pour nous faire rire. On a aussi pu observer les dromadaires des berbères du déserts, réfugiés dans les montagnes à cause de la chaleur insoutenable du désert l’été. Comme nos mules, leurs dromadaires sont lâchés, libres de s’éloigner un peu dans la montagne. Le soir, tagine pour ne pas perturber nos bonnes habitudes. Veillée chanson pour certains, dodo tôt pour d’autres.

Cette journée prouve ce dont on est capable. Un dénivelé de 1000 mètres en une matinée paraît galère sur le papier, mais une fois en haut, on se dit qu’on pourrait en faire le double. A condition, bien sûr, d’aller « à son rythme » (pas obligés de suivre Lucile^^), et d’être motivé (perso question motivation pas de problème). Une journée excellente, très belle et enrichissante, à l’image du trek tout entier. Gros bisous et grand merci à tous, Sandrine et David en particulier en tant que guides, et puis tous ceux qui ont composé le groupe et qui ont fait de cette colo un séjour inoubliable. Paule (au nom de famille qui déchire)